Poursuivons la présentation des formes galéniques traditionnellement utilisées (si vous n'avez pas lu le premier post suivez ce lien >).
Nous verrons ici des formes plus complexes, mais ayant des intérêts plus divers que le seul bénéfice de santé.
Extraction lipidique : les macérations huileuses
La plante fraiche est cette fois-ci macérée dans une huile végétale. Il n’y a pas de règles standard de dosage. L’huile pimentée utilisée sur la pizza est un exemple de macération huileuse alimentaire. Il est important de noter que nombre de macérations huileuses sont abusivement appelées « huiles de… » dans le commerce, telles que l’huile de carotte, l’huile d’arnica, etc. Le terme « huile de … » devrait être réservé aux huiles végétales (huile d’olive par exemple), une huile végétale étant une huile directement extraite de la plante
Œnolés : vin médicinaux et apéritifs
La plante, sèche le plus souvent, est macérée dans un vin. Selon l’effet recherché, le vin pourra être rouge ou blanc, sec ou doux, et associé à des fruits, de l’alcool, du sucre, ou encore des épices. Beaucoup d’apéritifs traditionnels sont des vins médicinaux élaborés pour ouvrir l’appétit, favoriser la digestion, soulager le foie. On peut citer le vin de gentiane, le Martini, et tout apéritif au goût amer.
Formes distillées
Habituellement utilisé pour la fabrication d’alcools, l’alambic est ici utilisé différemment. On place de l’eau dans l’alambic, et au-dessus les plantes. L’alambic est ensuite chauffé, l’eau s’évapore, la vapeur traverse les plantes, emportant les molécules les plus légères. Après avoir traversé un circuit de refroidissement, l’eau reprend forme liquide. On obtient ainsi deux produits bien connus : les huiles essentielles, phase insoluble en surface, et les hydrolats (ou eaux florales), la phase aqueuse.
Les huiles essentielles
Il s’agit donc des molécules insolubles extraites par distillation par entrainement à la vapeur d’eau. Ce n’est en aucun cas une huile, et ne contient qu’une fraction des molécules de la plante, mais de façon très concentrée. Certains plantes sont riches en huiles essentielles (plus précisément des molécules légères et hydrophobes), comme le lavandin, mais certains en contiennent très peu, comme les précieuses Roses de Damas et Hélicryse italienne (Immortelle). Les huiles essentielles étant très concentrées, elles sont réservées à des usages ponctuels, de courte durée, ou alors diluées dans d’autres préparations. De plus, la grande majorité sont déconseillées au femmes enceintes et aux jeunes enfants.
Les huiles essentielles sont à la mode, car de par leur concentration elles peuvent avoir des effets très rapides. L’action est en effet rapide et intense, très proche du médicament, mais doit être complétée par un équilibrage de fond que les huiles essentielles ne peuvent apporter.
Les hydrolats (ou eaux florales)
Encore peu utilisés, mais gagnant en ampleur ces derniers temps, les hydrolats sont bien moins concentrés que les huiles essentielles. Du coup, les restrictions d’utilisations de ces dernières ne s’appliquent pas. En fait, elles constituent un très bon substitut aux huiles essentielles pour les femmes enceintes et bébés, ou pour des utilisations de fond.
Formes sucrées : les sirops
Il s’agit d’infusés sucrés. On verse de l’eau bouillante sur la plante, et on laisse reposer 24h. Après filtration, on refait chauffer, puis on incorpore le sucre. La forme de sirop permet une bonne conservation, mais est riche en sucre (attention aux diabétiques ou personnes en surpoids).
Formes à bases de corps gras
Ces formes sont à la base de la cosmétique et sont aussi employées pour d'autres usages de santé.
Baumes
Des corps gras, cires, sont chauffés puis mélangés, puis on incorpore des huiles essentielles. Le Baume du Tigre est un exemple des plus connus.
Cérats
Emulsion entre de la cire, des huiles végétales (ou macérations huileuses), et une préparation aqueuse (simplement de l’eau, ou un hydrolat). Des huiles essentielles sont généralement ajoutées. Dans le cas du cérat, la phase huileuse est dominante. Une émulsion, c’est comme pour faire la mayonnaise, il faut un émulsifiant (le jaune d’œuf dans la mayonnaise), et il faut touiller pour faire prendre l’émulsion.
Crèmes
La préparation est la même que pour le cérat, mais la phase aqueuse est majoritaire.
Voilà, nous avons fini ce tour d'horizon qui vous rend, nous l'espérons, plus conscient de ce que vous utilisez comme préparations végétales…
Adrien Broni
A très bientôt sur notre blog…